lundi 10 novembre 2008

Hommage à mes Grand-Mères


A l'approche du 11 novembre, ma pensée va vers mes aïeules, ces femmes qui ont traversé le siècle précedent.Elles, qui ont tant aimé, donné, travaillé, et tant souffert. Je vous raconte un peu de leurvie. A gauche, ma Grand Mère paternelle, fille de vigneron, marié à un marchand de peaux de lapins, oui ! 7 à 8000 partaient chaque semaine chez un fourreur de Paris. Les élevages de visons n'éxistaient pas encore ! Mon Grand Père acheta un bateau lavoir, avec une chaudière au milieu, et, luxe, pour cette époque, il y avait des douches. Les femmes venaient avec leurs brouettes, la lessiveuse, le garde genoux laver à l'abri des intempéries, les draps épais lourds, les couches faites dans des vieux draps usagés, les vêtements de travail des maris. Ma Grand'Mère faisait payer l'entrée, vendait l'eau chaude, le savon, les brosses en chiendent, les petites boules de gaze remplies de poudre bleu qui donnaient blancheur au linge. Tout allait bien, ils firent construire une belle maison en face du bateau. Mon Grand Père vendait beaucoup de métaux, dont le cuivre, combien de jolies bassinnoires, et casseroles se sont transformés en obus, la guerre se préparait. Elle arriva, la tueuse de jeunes hommes.Les deux fils ainés se sont trouvé dans l'enfer de Verdun, et le plus jeune, 20 ans, eut les deux jambes coupées par un obu, il repose là-bas auprès de ses camarades de combat. Ma Grand'Mère ne s'en consola pas, la plaie ne se referma jamais, sa vie de femme gaie, généreuse n'avait plus d'attrait, et n'arriva pas à adoucir sa souffrance, sa vie se termina très vite. Ma Grand'Mère maternelle, élevée dans une famille pauvre fut plaçé bonne à tout faire à 12 ans, de l'autre côté de la rivière en face son village. Après sa longue journée de travail, elle montait sur une chaise pour voir par la petite lucarne de sa chambre de bonne, son clocher. Heureusement, elle eut un mari formidable, mais, qui, luiaussi, la laissa seule élever ses deux enfants (aucune allocation) pour aller défendre la Patrie.Les médailles représentent 40 années de travail chez le même employeur. Jusqu'en 1936seul le dimanche après-midi était le repos hebdomadaire. Et la croix de guerre, ne représente pas les souffrances de ces 4 années cruelles. L'amour et le respect m'ont largement inspiré pour faire ce tableau, j'èspère que beaucoup d'entre-vous me comprendront et aurons comme moi une pensée ce jour du 11 novembre pour ces jeunes hommes dont la vie leur fut enlevé.

5 commentaires:

solange a dit…

Ce panneau et le commentaire qui l'accompagne sont un bel hommage à vos grands parents.Bisous.

Odette Clabeck a dit…

Heureusement que j'ai ma petite Solange, pour me rassurer que mon blog ne sert à personne....

Muriel a dit…

J'ai connu aussi le marchand de peaux de lapins, au moins jusque dans les années 60, il passait dans le village de mes grands parents, faisait du porte à porte pour récupérer quelques peaux. C'est loin...mais pas tant que ça pourtant.

Odette Clabeck a dit…

Grand'Père, lui, achetait ses peaux à des vendeurs en demi-gros, et avec ses deux ainés, il fallait les enfiler dans une plaquette, et les pendre dans un endroit aéré, dès l'âge de 7 ans mon Père effectua cette tâche. Ma G.Mère sortait sa belle vaisselle pour bien recevoir le beau Monsieur, fourreur à Paris qui habillait ces belles dames ! Ici il y avait deux usines de tannage que j'ai visité, l'horreur pour ces femmes qui y travaillait, l'odeur, les grandes cuves, et...pas 5 semaines de vacances ! Cela m'incitait à mieu travailler à l'école..Gros bisous.

ELISA a dit…

Mis respetos mas considerados para este homenage tan cariñoso a sus abuelos. Me parece precioso ese recuerdo a sus antepasados. Y la idea es muy acertada. El panel es muy bonito y muy evocador, Enhorabuena por este trabajo.Un saludo cariñoso desde Madrid, España